Relativement récentes, les fontes variables sont une nouvelle façon d’appréhender la gestion des caractères.
Depuis toujours, les polices de caractères sont composées d’un ou plusieurs styles qui composent une famille. Par exemple, la fonte Futura comprend les styles light, light oblique, book, book oblique… jusqu’à extrabold et extrabold oblique.
Cela complique la gestion des fontes et cela multiplie les fichiers. Tout l’inverse d’une fonte variable qui utilise un seul fichier et contient toutes les informations nécessaires. On gagne en espace de stockage et en fluidité pour une utilisation web. De plus, il ne s’agit simplement de modifier la largeur et la hauteur d’une fonte par ce moyen. Certains créatifs proposent des polices très graphiques qui changent de forme très facilement.
Un peu de contexte
Les polices variables sont apparues dans le courant des années 90 avec le concept de fonte évolutive menée par le format Multiple Master. Cette technologie permettait de combiner plusieurs styles pour générer des variations intermédiaires. Très prometteur, le format n’a pas connu un grand succès, principalement en raison de la complexité technique et d’un manque de soutien logiciel. Le format de fonte variable est une évolution de la spécification OpenType (OT) qui a servi à Adobe pour créer le Multiple Master.
En septembre 2016, Adobe, Apple, Microsoft et Google annoncent une normalisation d’OpenType vers le format OpenType Variable Font (OTVF).
Compatibilité avec les logiciels
La plupart des applications graphiques professionnelles prennent en charge ce format. C’est notamment le cas de la suite Adobe Creative Cloud avec Photoshop, Illustrator et InDesign. Le trio de logiciels d’Affinity, Designer, Photo et Publisher sont également de la partie. Certains services pour créatifs comme Figma également.
Les navigateurs web principaux, comme Chrome, Firefox et Safari affichent sans problème les sites web qui embarquent des fontes variables.
Du côté bureautique, Word et PowerPoint ont intégré une prise en charge, mais elle reste basique.
Où trouver des fontes variables ?
Une partie des polices variables disponible est commerciale. Cela est dû en grande partie à la complexité de création de la police. Cependant, on en trouve quelques-unes dans le domaine gratuit. Adobe en a intégré dans Adobe Font, sa bibliothèque intégrée à sa Creative Cloud.
Pour commencer avec des polices gratuites, avec un usage commercial, tournez-vous vers cette sélection de plusieurs centaines d’éléments par Fontesk. Le choix est vaste et diversifié. Il existe d’autres sources, un peu moins fournies comme :
Ghostly Pixels (10 fontes) -> Par ici
Fontshare (100 fontes) -> Par ici
FontSpace (80 fontes) -> Par ici
1001Fonts (100 fontes) -> Par ici
V-Fonts -> Par ici
Un grand nombre de polices listées, la plupart étant des éléments commerciaux.
GoogleFonts -> Par ici
Google liste les fontes variables présentes dans son service Google Fonts.
Attention à la version de démonstration de polices variables qui sont souvent des versions « statiques » (normales).
Comment utiliser une fonte variable ?
Les fontes variables reposent sur une approche ingénieuse : au lieu de fichiers séparés pour chaque style (gras, italique, etc.), un seul fichier peut contenir toutes les variations possibles. Ce fichier repose sur des axes de variation, tels que :
– Poids : léger à ultra-gras.
– Largeur : condensée à étendue.
– Inclinaison : de droit à italique.
– Axes personnalisés : par exemple, la hauteur des empattements ou la rondeur des lettres.
Ces axes permettent aux designers de manipuler les fontes avec une précision millimétrée, créant ainsi des designs parfaitement adaptés à leurs besoins.
L’utilisation est relativement simple. Nous allons voir cela dans Illustrator. Sélectionnez un texte utilisant une police variable. Affichez la palette Caractère. Cliquez sur l’icône située en haut à droite.
Dans le panneau qui s’affiche, vous avez une ou plusieurs options. Cela dépend de la police elle-même. Ici, il est possible de modifier l’épaisseur des caractères et le corps optique. Utilisez les curseurs pour adapter les caractères à vos envies.
La démarche est à peu près la même dans tous les logiciels qui prennent en compte les fontes variables. Les options se trouvent à l’endroit où son gérées les polices.
En conclusion
Les fontes variables représentent une avancée majeure dans le domaine de la typographie. En combinant flexibilité, performance et créativité, elles s’imposent comme un outil incontournable pour les créatifs actuels. Si leur adoption est encore en cours, leur potentiel est indéniable, et il est probable qu’elles deviendront la norme dans les années à venir. Que vous soyez graphiste, développeur ou simple curieux, il est temps d’explorer ces nouvelles possibilités typographiques pour enrichir vos projets.
Sources : Monotype, Creatisimo, Wikipedia, Blazetype, Pixartprinting, 99Designs.
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